Le chemin de l'école

Publié le par Charlotte

Pour éviter la grand' route, Marcus a trouvé un chemin de vaches qui nous conduit vers le village et l'école. Nous y allons à vélo, et les petits loups adorent la sensation provoquée par le dos d'âne qui est en fait un lit de petit cours d'eau à sec. Il s'avère que ce chemin de vache est en fait une partie du chemin de Compostelle ! Bon alors là je dis, Charlotte, t'abuses ! un peu de respect quand même !
Soyons sérieux, c'est la rentrée. L'esprit de l'école d'ici me semble très différent de là d'où nous venons et en ce moment-même j'avoue me sentir un peu extra-terrestre... S'il y a une chose que j'aimais bien à Vitry-sur-Seine, c'est que l'école subvenait à tous les besoins primaires des enfants. Non, je veux dire, les besoins sont primaires mais les classes de mes nains à moi sont maternelles (petite section pour le petit, grande pour la grande, logique). L'organisation était beaucoup plus communautaire et égalitaire. C'est une ville communiste Vitry, alors bien sûr... Mais ici chacun doit apporter son goûter matinal, ses draps pour la sieste et ses mouchoirs pour les jours de rhume (OK, vous allez me dire, les mouchoirs c'est perso... normal). Pour trimballer tout ça, c'est sûr il faut un cartable, alors qu'à Vitry le cartable s'avérait parfaitement décoratif. Les enfants d'ici ont donc un cartable tout beau tout neuf, Hello Kitty pour les filles et Spiderman pour les garçons, la plupart du temps à roulettes parce que le sachet individuel de biscuits et celui de mouchoirs en papier, ça pèse ! Eh bien voyez-vous, je suis peut-être une hippie ou je ne sais quel animal des cavernes, mais moi je trouve que c'est un peu précoce, l'introduction de la société de consommation dès la maternelle ! Pas vous ?

Ceci dit, des nouvelles pour les intimes : les "professeurs des écoles" sont très gentils avec les gamins, l'école est très jolie avec sa pelouse, son petit train et sa cabane qui s'ouvre sur un toboggan, et l'accueil est très aimable, bref tout va bien. Sauf les angoisses nocturnes des petits monstres qui nous font cavaler dans l'escalier à minuit ou 5h du matin pour les trouver debout, en larmes au milieu de leur trop grande chambre. Bichette croyait qu'elle aurait une ribambelle de copines dès le premier jour, elle est déçue... mais je lui ai dit que l'amitié, c'était encore plus chouette quand on prenait le temps de bien se rencontrer. Pouvoir déclarer de telles vérités philosophiques sans se faire rire au nez, c'est le privilège des mamans !

Publié dans récits de campagne

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